Enfers et Fantômes d'Asie / Hells and Ghosts from Asia

 En voilà un titre effrayant et mystérieux! Je me suis rendue à l'exposition Enfers et Fantômes d'Asie qui a eu lieu jusqu'au 15 juillet au Musée du Quai Branly.

J'avais vraiment envie d'y aller d'autant plus que l'exposition couvre toute la partie Est de l'Asie, de la Chine à la Thaïlande en passant par le Japon et traverse les époques.

Alors, c'est parti, plongeons-nous dans l'ambiance sombre et inquiétante de l'exposition Enfers et Fantômes d'Asie...

Such a frightening title! I went to the exhibition Enfers et Fantômes d'Asie which ended recently at the Musée du Quai Branly. I really wanted to visit it, especially since it covers the Eastern part of Asia : mainly China, Thailand and Japan, it also covered a lot of different eras. So let's go, let's dive into the dark and worrisome ambiance of the exhibition Enfers et Fantômes d'Asie...

 Petite tablette votive décorée avec des ogres
Une scène tout à fait normale aux enfers

Atmosphère lugubre et pesante, bruits de cris lointains, fantômes qui apparaissent au détour d'un couloir... Bienvenue en enfer !

Cette exposition dédiée aux fantômes et autres démons d'Asie de l'Est nous plonge directement dans une ambiance étrange et sombre avec la projection sur tout un pan de mur d'un film où le protagoniste arrive en enfer, de quoi se mettre tout de suite dans le bain!

C'est l'occasion de découvrir une autre manière de voir la mort et les esprits, loin de la fatalité et d'une finalité linéaire.

Gloomy and weighty atmosphere, faraway screams, ghosts appearing from a corner... Welcome to Hell! This exhibition dedicated to ghosts and other demons puts us directly in a dark and weird ambiance by starting with a screening where the protagonist of the movie arrives in hell. An efficient way to get in the mood! It's time to discover a new way to see death and spirits, far from fatality.


Estampes d'Utagawa et de Shunsho 

Le folklore japonais regorge de créatures, démons et monstres divers et variés! A partir du XVIIIè siècle, les metteurs en scènes n'avaient qu'à piocher pour monter des pièces de Kabuki détonantes, pleines d'effets spéciaux impressionnants et de costumes effrayants...

Quoi de mieux que de sordides histoires de Seigneurs à la cruauté sans pareil et de moines trop amoureux pour trépasser sans laisser en paix de gracieuses princesses, pour agrémenter ces pièces?

On retrouve alors de nombreuses estampes de style Ukiyo-e représentant des acteurs de Kabuki grimés en fantômes ensanglantés, aux yeux exorbités et au teint blafard, tourmentant leurs victimes prêtes à sombrer dans la folie.

Le livre "Something Wicked from Japan: Ghosts, Demons & Yokai in Ukiyo-e Masterpieces" regroupe de nombreuses estampes autour de ce thème, racontant les histoires de ces fantômes et démons, comparant les peintures de plusieurs artistes à propos d'une même histoire de fantôme. Le livre à la fois en japonais et en anglais est donc riche en reproductions et explications ! Je ne regrette pas du tout de l'avoir acheté. On le retrouve facilement dans les librairies ♥.

Japanese folklore is full of creatures, demons and various monsters. Starting the 18th century, theater directors had plenty of options to make explosive Kabuki plays, full of impressive special effects and frightening costumes. What's better than sordid stories of cruel Lords and enamored monks to make Kabuki plays? We can find a lot of Ukiyo-e paintings representing Kabuki actors dressed as bloody ghosts with bulging eyes and pale faces, tormenting their victims to get them crazy. The book "Something Wicked from Japan: Ghosts, Demons & Yokai in Ukiyo-e Masterpieces" gathers numerous paintings around this theme, telling stories about those ghosts and demons, comparing paintings of different artists about the same ghost story. The book is both in English and Japanese and is full of prints and explanations. I don't regret buying it at all. You can easily find it at your local bookstore♥.








L'exposition fait donc la part belle aux esprit vengeurs, surtout aux femmes fantômes vengeresses. C'est le cas d'Oiwa qui est au cœur d'une histoire de trahison, de meurtre et de vengeance. Le mari d'Oiwa, souhaitant épouser une femme plus jeune et d'un rang supérieur, empoisonne sa femme, qui se retrouve défigurée, avant de la jeter dans un marais. Lors de sa nuit de noces avec sa nouvelle femme, le mari d'Oiwa voit sa précédente épouse revenir sous la forme d'un terrifiant fantôme dont le seul but est de hanter son mari.

L'histoire du fantôme d'Oiwa connaît de très nombreuses variantes et c'est l'un des fantômes les plus populaires du Japon et dont l'histoire a été le plus adapté au cinéma ou au théâtre ! Par exemple, la célèbre Sadako de Ring est une digne héritière d'Oiwa.

D'ailleurs, on pouvait apercevoir le fantôme d'Oiwa hanter l'exposition, enfin, son hologramme plutôt... Cette Oiwa de 2018, incarnée par la danseuse Yoko Higashi était captivante, se mouvait gracieusement, presque magnifique malgré son visage ravagé par le poison!

Si l'exposition consacre un volet sur les femmes chats démoniaques, les Kaibyo, celles-ci n'ont malheureusement pas autant de succès dans le cinéma d'horreur japonais contemporain que leur consœur Oiwa. Bien qu'il y ait eu plusieurs films sur ces femmes chats avant les années 1960, le public a ensuite perdu son attrait pour ces créatures hirsutes et griffues, il semblerait que les scénario de ces films étaient trop redondants... Aujourd'hui, les Kaibyo apparaissent en tant qu'éléments comiques.

Mais qu'importe, le Musée du Quai Branly leur a réservé une très belle installation pleine de mystère où derrière un mur en papier de riz, on aperçoit l'ombre d'une femme qui se transforme en femme chat plus vraie que nature... J'ai regardé la scène se dérouler plusieurs fois tant j'étais impressionnée !

Vengeful spirits are at the heart of the exhibition, especial female spirits. It's the case of Oiwa who was caught in a story of treason, murder and revenge. Her husband, who wanted to marry another woman, decide to poison Oiwa who ends up disfigured before being thrown in the swamp where she dies. During his wedding night, Oiwa comes back as a ghost to haunt him. The story of Oiwa has a lot of variations and she is one of the most popular ghosts of Japan and had the most movie and theater adaptations. For example, the famous Sadako from The Ring is the worthy heiress of Oiwa. You can also see the ghost of Oiwa haunting the exhibition, well at least her hologram... This 2018 version of Oiwa was embodied by the dancer Yoko Higashi, captivating and gracious, almost beautiful despite her face ruined by poison! If the exhibition also showcases evil cat women, the Kaibyo, those were unfortunately not as successful in Japanese horrors movies compared to Oiwa. Even though there has been many movies made about them before the 60's, people then lost interest for those creatures. It seems that the scenarios were too redundant... Today, they are mostly considered as comical elements. Anyway, the museum saved them a really nice installation fully of mystery, behind a rice paper window, the shadow of a lady turns into a cat woman... I watched the scene a few time as I was quite impressed!

Affiche de films Thaïlandais et Japonais
Kusai Meikyu, film de Shuji Terayama. La folie haute en couleur!

Ce qui m'a beaucoup plu, c'est le mélange des genres au sein de l'exposition. Il y en avait pour tous les goûts, des statues impressionnantes, des mannequins épouvantables plus vrais que nature, des costumes effrayants et surtout des films!

Tout le long de l'exposition étaient projetés de nombreux extraits de films d'horreur montrant des scènes parfois grotesques, parfois drôles, sanglantes ou mystérieuses...

Il y avait même une petite salle de projection dédiée à des extraits de films d'épouvante Thaïlandais. Au menu, une tête qui pourchasse leurs victimes traînant derrière elle ses viscères, une forêt de cadavres, une infirmière démoniaque qui met son bébé dans le ventre d'un patient... Assez gore en gros!

Au final, c'est assez intéressant de voir le traitement des fantômes et autres revenants selon les pays. Pour ma part, je connais mieux les esprits vengeurs des films d'horreur Japonais, inquiétants et presque discrets en comparaison de ceux des films Thaïlandais. C'était donc surprenant de voir des scènes assez gores et grotesques, pleines de tripes à l'air!

I really liked this mix of genres in this exhibitions. There was things for everybody : impressives statutes, dreadful mannequins, scary costumes and above all, movies! All along the exhibition were screened movies showing scenes sometimes scary, grotesques, bloody or mysterious... There was even a little room dedicated to Thai horror movies. On the menu : a forest full of corpses, a flying head hungry for blood, an evil nurse who puts her baby in the stomach of a patient... Pretty gore indeed! It was really interesting to see how films shows ghosts depending the country. I was more familiar with Japanese horror movies where ghosts and demons are almost discreet compared to Thai movies. It was then pretty surprising to see so many gore scenes, all guts out!

L'ogresse de la forêt de Thanongsak Pakwan et Rival d'Anupong Chantorn

Les deux oeuvres ci-dessus sont assez impressionnantes vues en vrai. Elles font toutes les deux références au folklore Thaïlandais. 

L'ogresse de la forêt est une Phi Me Ney, un esprit de la nature. Certains Phi sont bienveillants et reçoivent des offrandes tandis que d'autres, malfaisant, s'en prennent aux humains pour les tourmenter. Ici, l'ogresse de la forêt capture surtout des hommes. On appréciera son collier !

L'autre tableau représente deux moines corrompus. La vente d'amulettes protectrices semble être un business assez lucratif en Thaïlande. Ces deux moines sont représentés comme des Phi, s'entre-dévorant à coups de becs. 

Those paintings are pretty impressive seen in real. They are both references to Thai folklore. The ogress of the forest is a Phi Me Ney, a spirit of nature. Some Phi are nice and get offering from humans, while some evil ones prefer tormenting them. Here, the ogress of the forest captures mostly men. We will appreciate her necklace! The other picture shows two corrupted monks. The sale of protective amulets seem to be a pretty lucrative business in Thailand. Those monks are represented as as Phi, devouring each other. 

Costumes de prêtres exorcistes taoïstes

Les terrifiants Jiangshi

Le diable, les démons, les enfers, tout ça, ce n'est pas très rassurant ! Heureusement que tous ces esprits maléfiques possèdent de farouches opposants bienveillants. Par exemple, quoi de mieux que des prêtres exorcistes taoïstes pour se débarrasser des vampires sauteurs, les Jiangshi ! Ces cadavres ensorcelés ne se nourrissent pas de sang humain comme leurs cousins occidentaux, mais du souffle vital des humains.

Les Jiangshi sont très présents dans la culture populaire chinoise. De nombreux films leur sont dédiés, le plus souvent dans des "Kung-Fu Comedy" où ils sont un élément humoristique et inquiétant primordial. Encore aujourd'hui, on peut trouver ces vampires un peu partout, comme par exemple dans les mangas et les jeux vidéos... Récemment, je jouais à l'application Love Nikki et j'ai été très amusée et surprise de retrouver mon personnage affublé d'une tenue de Jiangshi !

Devils, demons, hell, all of that doesn't sound so reassuring! But at least there are people ready to fight evil. For example, what is better than a Taoist exorcist priest to get rid of the Jiangshi, the jumping vampires! Unlike their occidental cousins, those living corpses don't drink blood but the feed off vital energy coming from human breath. Jiangshi are really famous in popular Chinese culture. Numerous movis were made about them, mostly "Kung-Fu Comedy" movies where they play a scary yet humourous part. Nowadays, we can still easily spot those vampires here and there, for exemple in mangas or video games... Recently, I ws playing to the app Love Nikki and I was really surprised to find my character wearing a Jiangshi outfit !


Après cela, comment vous dire que j'avais cruellement besoin de réconfort... C'est tout naturellement que je me suis retrouvée à la pâtisserie Tomo, à manger un bon Dorayaki, histoire de remonter au paradis, tiens !

Je vous retrouve bientôt pour de nouvelles aventures, la prochaine fois, nous parlerons de nourriture Zen et de brocante japonaise! A bientôt !

Léa ♥.

After that, I was really craving for some comfort... So of course, I went to pâtisserie Tomo and had a really nice Dorayaki, I was able then to reach for heaven again! I will see you soon for new adventures, next time, we will talk about Zen food and japanese thrifting! See ya! 

Léa ♥.

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